Diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron
Recueil de 23 témoignages dans le thème des fragilités extrait du Coffret des Fragilités et des Merveilles. Ce coffret a été réalisé par le Groupe Diaconia dans le cadre du mouvement d'Église Diaconia 2013.
Illustration : Jordan McQueen (licence Creative Commons Zero)
« L'école primaire, c'est la belle époque, le plus bel âge... »
Oui mais non ! Si effectivement, nous nous émerveillons devant nos enfants, petit-enfants, neveux (...) qui sont pleins d'insouciance et remplis de joies, nous changeons vite d'opinion quand on passe de l'autre côté de la barrière ! Prof, directrice ou parfois simple amie, nous percevons l'envers du décor. Je suis effarée du nombre d'enfants qui sont en souffrance. Une tumeur dans le cerveau à 4 ans, des tocs à 5 ans, une séparation avec ses parents le matin quand on est autiste, une dyslexie/dysphasie/dyspraxie/dysorthographie/dyscalculie pour un seul élève de CM2 qui se demande bien ce qu'il pourra bien faire l'année prochaine en 6ème, un petit frère nouveau-né entre la vie et la mort à l'hôpital... Et puis, des parents qui se déchirent devant leur enfant qui se sent entièrement responsable de leur haine mutuelle, un nouveau copain de maman chaque semaine qui vient habiter chez nous, des enfants dits « bercés trop près du mur... »
Comment agir à notre petit niveau, et comment faire pour cela est un impact ???
Quelques paroles rapportées :
En mission pour faire connaître la démarche Diaconia 2013, j'ai été amené à rencontrer un jeune lycéen. Il m'a fait part du sentiment de solitude qu'il avait. Il n'habite Pau que depuis quelques années. En tant que chrétien il n'arrive à rencontrer d'autres jeunes chrétiens pour vivre sa foi. Il fait partie de l'aumônerie de son lycée mais il trouve qu'il y a peu de monde, que les jeunes sont trop rarement présents. Il a l'impression que l'aumônerie n'est pas assez connue et qu'on passe peut être à côté de jeunes qui voudraient bien participer s'ils étaient au courant.
En discutant avec une orthophoniste, j'ai découvert une fragilité locale : des parents ayant un (ou des) enfant(s) en difficulté scolaire et avec peu de ressources ne savent pas vers qui se tourner pour obtenir un peu d'aide. Visiblement ça concerne pas mal de familles ! Pourrait-on les aider ? Pourrait-on inventer une structure bénévole qui accompagnerait des jeunes dans leur devoirs scolaires ?
NDLR : L'appel à témoins de Diaconia 2013 c'est tout autant des témoignages de coup d'main, de coup dur, de coup d'coeur, de coup de pouce mais aussi de de coup d'gueule. C'est le cas pour Marie-Ange, jeune étudiante qui exprime sa déception de ne pas trouver sa place dans la vie paroissiale.
Les mots qui me viennent à l'esprit pour décrire ma situation c'est un traditionalisme qui ne donne pas de place aux jeunes. Depuis plus de deux ans, depuis que nous avons un nouveau curé, le Père Martin*, les jeunes subissent la mise à l'écart et un catéchisme autoritaire.
Le Père Martin, qui agit comme un vieux pépé, ne permet plus que la messe soit animée par les jeunes. Il comptabilise les heures de catéchisme et de messe. Pour faire sa communion il faut au minimum être allé à 30 messes dans l'année, sinon on attend l’année d’après. Ce curé et certaines paroissiennes vont même jusqu'à colporter la rumeur selon laquelle ma mère aurait essayé de le tuer !! Ma mère le vit mal. On l'accuse aussi de dire n'importe quoi au sujet du curé. Et j’ai le droit aux mêmes rumeurs. Franchement, je n’aime pas trop la blague. C’est un peu lourd. Pour moi, ce n’est pas ça l’Église.
Mes amis et moi sommes comme des parias. Et même certains prêtres n'aiment pas trop le Père Martin. La messe du dimanche est quasiment en latin. Aux JMJ la messe en latin ça passe mais là la pilule est difficile à avaler ! On est sous surveillance : par exemple un prêtre a rapporté au Père Martin qu'un jeune avait les mains dans les poches lors d'une messe, alors le Père Martin a décrété que ce jeune ne communiera pas à la messe suivante. Et c’est comme ça à chaque messe des jeunes.
Ça ne peut pas durer comme ça. Il a totalement oublié ce qu'est un jeune, alors qu'un jeune c'est aussi l'Église d'aujourd'hui et de demain.
* : Le véritable nom a été changé. Nos excuses aux dénommés Martin ! ( NDLR )
Julie est en colocation intergénérationnelle avec Véronique, une personne aveugle de plus de 50 ans.
En octobre 2012 quand j'ai rencontré Véronique pour la première fois je me suis dit que ça n'allait pas être facile, mais j'avais envie d'essayer car elle avait besoin de la présence de quelqu'un et de mon côté j'avais du temps à donner. Aujourd'hui il n'y a toujours pas les liens que j'espérais. C'est très différent de ce que je pensais. Alors j'ai souvent envie d'arrêter. Mais j’essaie d'y voir les côtés positifs, ça me force à aller rencontrer l’autre.
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