Dernier jour de notre pèlerinage accompagné par les chants de joie annonçant la résurrection. Première étape, le Saint-Sépulcre. Nous célébrons les laudes sur les toits du quartier éthiopien dit « monastère du Sultan ». Par la suite nous pénétrons dans la basilique à proprement parler. Par chance, dû à la faible affluence, nous profitons longuement des nombreux sanctuaires présents en ce lieu. Sur le Golgotha et sur le tombeau du Christ nous nous recueillons en silence.
Après le déjeuner nous quittons Jérusalem et nous nous dirigeons à Ein Karem vers l’église célébrant la visite de Marie à Élisabeth, sa cousine (Lc 1, 39-56). En rappel du carmel du Pater, nous retrouvons la prière du Magnificat inscrit dans toutes les langues sur les murs entourant le jardin.
Nous poursuivons notre route sur les pas des disciples d’Emmaüs (Lc 24, 13-35). Comme eux, nous sommes partis à la rencontre du Christ. Ce récit nous a accompagnés tout au long de notre préparation mais aussi sur place en Terre Sainte. Il semble donc normal qu’il en soit la conclusion. Ainsi, « Tout est accompli ».
Le lieu exact d’Emmaüs, où le Christ ressuscité apparaît aux deux disciples, qui ne le reconnaissent pas, est incertain. Plusieurs églises en réclament la paternité. Notre route nous mène sur deux des nombreux lieux possibles. Le premier est le monastère bénédictin d’Abu Gosh. Au milieu d’une ville musulmane, se dresse une magnifique église romane du XIIe siècle. Des fragments des fresques de l’époque ornent superbement les murs. Nous sommes probablement dans la plus belle église de Terre Sainte.
Dans les jardins, Frère Olivier nous délivre un message plein d’espérance où nous réalisons qu’une cohabitation sereine et même une véritable fraternité entre Juifs, Chrétiens et Musulmans n’est pas une utopie mais une réalité du quotidien de ce lieu. Telle une oasis en plein désert, ce dernier nous montre que l’entente cordiale et le respect entre les religions est la clef de la paix en cette terre divisée.
Forts de ce témoignage, nous poursuivons notre route vers le second et dernier lieu que nous visiterons, Amwas aussi connu sous le nom d’Emmaüs-Nicopolis. Pour Frère Moïse, notre bien-aimé guide, ce lieu porte une connotation toute particulière. D’abord, il est l’un des lieux les plus plausibles du récit d’Emmaüs. Il fut d’ailleurs reconnu comme telle par Sainte Mariam, qui nous a accompagnés et guidés durant notre pèlerinage. Enfin, il est géré par une antenne de la communauté des Béatitudes. C’est en ce lieu même que Frère Moïse a effectué une partie de sa formation. Pour lui c’est donc un peu comme revenir à la maison. Dans les ruines de l’église Byzantine, nous célébrons la messe. En ce même lieu, le cardinal Ratzinger, avant sa nomination comme Pape, avait fait de même lors d’un de ses voyages en Terre Sainte. C’est sur ce moment fort que notre pèlerinage s’achève. Pour nous aussi, il est de temps de rentrer à la maison.
Après ces dix jours passés en Terre Sainte, une mission toute particulière nous a été confiée. Celle de témoigner de la beauté et de l’espérance de toutes ses familles et communautés religieuses de cette Terre. Malgré les conflits, malgré les tensions, jamais elles ne perdent espoir. Elles sont les pierres vivantes de la Terre Sainte. Bien que rejetées des bâtisseurs, espérons qu’elles puissent un jour devenir les pierres d’angle d’un monde meilleur. Et pour vous qui nous avez suivi au cours des dix jours, au travers de ces courts récits, nous n’avons qu’un seul message : « Venez et voyez » (Jn 1, 39).