Je me présente : Imanol Fernandez, 20 ans, étudiant en comptabilité gestion à la faculté pluridisciplinaire de Bayonne. JMJiste à Madrid, je fréquente depuis le début de l’année la pastorale des jeunes ainsi que deux aumôneries sur Bayonne et Saint Pierre d’Irube. Etant devenu assidu à la messe et à la prière quotidienne, j’ai pris la décision de recevoir le sacrement de confirmation le 31 mars dernier.

Pour expliquer ce choix, difficile à faire car sans retour en arrière possible, je vais commencer par décrire ma situation. Je suis né dans une famille catholique non pratiquante. Baptisé à l’âge de deux ans, j’arrête le catéchisme après la première communion, lors de mon entrée sixième comme la plupart de mes camarades. Ne fréquentant plus les milieux catholiques, je me détourne de la religion n’y trouvant pas d’intérêts. Je passe donc mes années collèges-lycées entre sport et études sans ressentir de quelconques besoins spirituels.

En septembre 2010, j’entre en classe préparatoire aux grandes écoles au lycée René Cassin de Bayonne. Le cours de français-philosophie porte sur le mal. Le scientifique pur et dur que j’étais doit s’interroger sur les références qui lui permettent de distinguer ce qui est bien et ce qui ne l’est pas. Cela ne fut pas long que je découvre que le Christ est ma figure absolue de l’homme bon, que ce sont les valeurs chrétiennes que l’on m’a transmise qui ont fait l’homme que je suis.

Un concours de circonstances a alors fait que je me suis retrouvé invité à des réunions de jeunes voulant partir aux JMJ. Laissant passer les premières rencontres, je décide d’y assister à la suite d’une succession d’échecs dans ma vie scolaire et personnelle. Les jeunes ont l’air sympa, l’ambiance est bonne, le prêtre marrant. Emballé par le projet d’accueillir une centaine de jeunes étrangers dans la paroisse, je décide de participer aux JMJ. Quelle surprise ce fut d’y trouver tant de jeunes vivant à fond leur foi en y trouvant la joie de la proclamer, d’y découvrir une Eglise dynamique et en mouvement aux quatre coins du globe, et enfin de redécouvrir le Christ à travers des témoignages et des catéchèses. Si je dois retenir un enseignement : que la foi permet d’aller de l’avant, de donner un sens à la vie, et d’affronter les difficultés du quotidien avec le sourire.

Suite à ces JMJ, il fut évident que ma vie allait être différente et que j’allais devoir témoigner de ce que j’ai vu là-bas. La confirmation de mon baptême était donc devenue nécessaire. Cela devait me permettre de montrer aux autres chrétiens mon envie de faire partie de leur communauté et de témoigner de l’Evangile. Ma foi ne sera donc pas vécue en secret mais montrée au grand jour. J’avais hâte de recevoir l’Esprit Saint afin de trouver la force de parler du Christ et de vivre dans la prière tous les jours.

Pour définir ma vie de nouveau confirmé, j’emprunte la devise du père Guy Gilbert que j’ai fait mienne : « Aime, lutte et prie ». Aime : chaque matin je me lève avec hâte de découvrir ce qui va m’arriver. Ma vie est une aventure. En paix avec mon passé, grâce au sacrement de réconciliation, je peux vivre pleinement le moment présent. Je prends du plaisir de découvrir et d’apprendre des choses, de passer du temps avec des gens que j’aime, ma famille comme mes amis, de remplir mes journées et de la donner au Seigneur. Lutte : bien sûr on est souvent sujet à des railleries désagréables quand on affirme sa foi. Ces épreuves je les accueille avec plaisir car elles permettent de parler directement de mes convictions religieuses. Bien sûr, il n’est pas facile de suivre le Christ tous les jours. La tentation de se détourner de son chemin est toujours présente. C’est pour ça que l’on a besoin de la prière. Prie : la prière quotidienne me permet de distinguer ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Le soir, faire le vide intérieur me permet de faire le bilan de la journée et de préparer la suivante. La messe du dimanche est devenue un rendez-vous essentiel de ma semaine. Elle me permet de rendre grâce à Dieu et de retrouver la communauté.

Je n’arrête pas de rechercher Dieu (j’espère que j’en serai récompensé lors du jugement dernier…) Je me pose toujours des questions. Les lectures et la proximité des prêtres me permettent d’avancer. J’ai la conviction que l’on ne peut pas vivre sa foi tout seul, que ce n’est pas quelque chose de privé mais que c’est quelque chose à partager, à faire découvrir. J’offre ce témoignage à tous ceux qui se sentent seul dans leur foi, qui n’osent pas en parler ou qui n’osent pas faire le premier pas. L’Eglise est là, elle t’attend : le choix ne dépend plus que de toi !