Au petit matin de ce lundi 15 août, une foule inhabituelle anime la gare de Coarraze Nay…Qui sont ces gens aux habits colorés, qui font des adieux émus à leurs amis et à quelques Béarnais du coin ?…
Pour comprendre cette scène matinale, revenons quelques jours en arrière quand un groupe de jeunes Karens arrive à la foire exposition de Pau, le jeudi 11août.
Nos « Jeunes en chemin » de la Plaine de Nay chargés de les accueillir sont excités et un peu inquiets sur la façon de communiquer avec ces jeunes Thaïlandais.
Mais le doute est vite balayé lorsque le Père Alain qui les guide traduit chaque consigne donnée par Guillaume, notre référent junior.
Un pique nique et une messe vécus ensemble ont vite chassé les inquiétudes et c’est joyeux et détendus que nous rejoignons la place Clémenceau pour faire découvrir aux Palois tous ces jeunes étrangers venus du monde entier, en route vers les JMJ de Madrid.
Quelques pas dans les rues de Pau ont permis de leur faire découvrir rapidement le château, d’apercevoir la chaîne des Pyrénées et de rejoindre notre lieu de rassemblement pour la nuit, la foire exposition de Pau ….1700 pèlerins y dormiront, dont quelques ronfleurs…
Après une soirée festive et une nuit blanche, couchés à même le sol, nous prenons le chemin de Lourdes où notre évêque célèbrera la messe à la Grotte.
Premier contact émerveillé pour nos jeunes Karens avec cette si belle cité mariale dont ils avaient tant entendu parler.
Ils prolongeront leur journée à Lourdes jusqu’à la procession aux flambeaux, alors que nous rejoignons notre plaine de Nay afin de parfaire l’accueil que nous leur réservons pour le lendemain.
Les Karens vont passer la nuit et le samedi matin à Bétharram où ils ont retrouvé des Pères missionnaires retraités, émus de pouvoir parler le Karen avec eux.
En effet, dans les années 50, les Pères de Bétharram chassés de Chine se replièrent au nord de la Thaïlande dans la région montagneuse peuplée par les Karens et où se trouve toujours leur mission. Leur apostolat en pays bouddhiste se traduit aujourd’hui par la présence de 300 000 catholiques, dont nos jeunes invités.
Heureux de les retrouver ce samedi en début d’après midi, nous leur réservons un rallye découverte du patrimoine architectural et culturel nayais : la Maison Carrée, le Musée du Béret (où ces jeunes se sont essayés joyeusement aux différentes façons de porter le béret…) et enfin l’atelier de Maurice Daban où ils ont assisté à la fabrication d’une sonnaille.
Question d’un Karen : « Vous ne vous tapez jamais sur les doigts ? » Réponse de l’artisan : « Un premier coup sur les doigts peut être une erreur, un deuxième commence à inquiéter, et un troisième signifie qu’on n’est pas fait pour ce métier ! » Joyeuse rigolade de l’assemblée !!!
Après un temps de prière tous ensemble dans l’église de Nay, nous retrouvons à la salle Petit Boy les familles d’accueil qui font enfin la connaissance de leurs jeunes invités thaïlandais.
Rencontre facilitée par un apéritif au cours duquel les « Jeunes en chemin » ont offert à chaque karen un béret et une petite sonnaille en souvenir de ce mémorable rallye. Joie débordante des Karen qui rêvaient de porter ces bérets depuis la visite du Musée !
Après le repas préparé par les familles pendant lequel les premiers liens se créent, une soirée toute en danses et chants aide à découvrir les deux cultures présentes : danse karen mimant la culture du riz, chant de remerciement très émouvant et hymne des JMJ chanté à l’unisson.
De cette soirée familiale et joyeuse, nous avons tous gardés un merveilleux souvenir et les Thaïlandais ont importé depuis dans leur pays le « Paquito »….
Un temps de prière à la manière de Taizé a permis de retrouver le calme propice à une bonne nuit de sommeil dans les familles.
Nous nous retrouvons le lendemain sur le chemin en direction de Notre Dame de Piétat, autre sanctuaire marial de la Plaine de Nay.
Certaines familles, heureuses de prolonger ce temps de convivialité, nous accompagnent dans notre randonnée.
Les paroissiens du doyenné, invités à nous retrouver pour la messe au sanctuaire à 17h, répondent en nombre à notre invitation. C’est dans la ferveur et la simplicité, et dans les deux langues, que nous vivons ce temps de foi partagée ; les très beaux chants Karen accompagnent nos prières qui nous portent déjà vers Madrid.
L’apéritif est l’occasion de faire des photos souvenir de ce moment qui restera gravé dans le cœur de chacun.
Les familles profitent de la soirée pour régaler les jeunes des plats typiques du Béarn : foie gras, garbure, confit et dégustation de jurançon !
Et c’est ainsi que nous nous retrouvons au début de notre histoire, par un petit matin frais d’août, devant la gare de Coarraze. Les familles qui ont accueilli ces jeunes sont un peu tristes de les voir partir : « Merci de nous avoir « embarqué » dans cet accueil des Karens ; ce merveilleux week end restera gravé dans nos mémoires » dit Cathy.
« Les Thaïlandais nous ont donné une leçon de vie : ils ne possèdent rien mais donnent beaucoup. »
C’est le grand départ pour Madrid, en passant par Bayonne où notre évêque nous rejoint pour une messe d’envoi.