Les mots sont rarement faciles à trouver. Il est toujours compliqué d’exprimer toutes les émotions ressenties dans ce lieu.
Le bonheur est à deux doigts de tes pieds disaient les Inconnus dans une de leur chanson. Il est en vérité au pied des Pyrénées, sur les bords du gave. Chaque année, au troisième week-end de septembre, des milliers de pèlerins du diocèse se retrouvent lors de du pèlerinage annuel à Lourdes. Parmi eux, un groupe de personnes habillées d’une étrange manière. Les femmes sont vêtues de blouses blanches, tabliers rayés et de voiles (ça ne vous rappelle personne ?), quand les hommes sortent la chemise et la veste, parfois accompagnées d’une cravate. Leur point commun ? Ils arborent un macaron sur leur manche, aux couleurs de l’Hospitalité Basco-Béarnaise. Durant quatre jours, ces hommes et ces femmes accompagnent des personnes âgées, malades ou handicapées au pied de la grotte de Massabielle.
Ce voyage est parfois la seule sortie pour ces personnes qui se retrouvent seules dans des maisons de retraites ou des centres spécialisés. Alors forcément, l’arrivée des bus le vendredi matin ressemble à un joyeux bazar. Chacun et chacune est heureux de se retrouver là. Les embrassades et les sourires se mêlent aux cris de joie.
C’est parti pour quatre jours de prières, de chants, de partage, de repas animés, de gouters en chantant, de veillée festive, de jeux, de chemin de croix… un programme très riche, mené tambour battant. Et le plus étonnant, c’est que l’on se rend compte que ce ne sont pas forcément les hospitaliers les plus enthousiastes à faire ces activités.
Ce qui vous frappe en venant à Lourdes, c’est la simplicité et la facilité des rencontres. Les sourires sont vrais et les paroles superflues sont oubliées devant les regards plein de tendresse et d’amour de ces gens qui souffrent dans leur corps. Mais un week-end, c’est très court, surtout quand on ne compte plus le temps passé ensemble. Alors on se retrouve le lundi midi, devant les bus sans comprendre comment. Les adieux sont à l’inverse des retrouvailles, très difficiles, mais la perspective de se revoir l’année suivante atténue la déception. Et les pleurs font souvent place aux sourires, comme toujours à Lourdes...